Eliott

Publié le lundi 26 février 2024

3 mois

ENFP

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Estime de Soi et Sémantique

Exister (du latin exsistere = "sortir de"), suppose la contemplation d'une représentation (celle que je me fais de moi). Pour qu'il y ait représentation, il faut qu'il y ait un extérieur à celle-ci (sinon, je baigne dans un tout indifférencié). Pour qu'il y ait "moi" il faut donc du "non-moi". Or à priori, la seule dualité relevant de la représentation, l'unité, le réel, ne manque pas de nous renvoyer à l'incomplétude de celles-ci, aux informations perdues lorsque l'on en construit. Et c'est paradoxalement en sentant cette "incomplétude" des représentations auxquelles on s'identifie, que l'on sent nos limites (si virtuelles soient-elles d'un certain point de vue), et donc que l'on se sent exister. Autrement dit, c'est confronté à une mort symbolique que l'on peut s'observer (s'estimer, donc) vivant, puisque s'observer suppose de voir au-delà de soi. Ainsi, qu'importe le nombre d'individus qui valorisent voire vendent de l'auto-acceptation, toute tentative de développer activement son estime de soi est, de ce point de vue, vouée à l'aporie. C'est en embrassant à quel point je me hais que je peux en même temps savourer l'amour que j'ai pour moi. Si vous intégrez mon propos, vous pouvez comprendre qu'il peut s'appliquer également aux symptômes de dissociation, notamment. Le langage est trompeur, y croire de trop c'est se condamner à des boucles sans fin. D'ailleurs, s'il vous plaît, surtout, ne croyez pas un mot de ce que vous venez de lire ! (modifié)